Un mal pour un bien...
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J'ai froid ce 17 septembre 2004...pas dormi ni mangé depuis 2 ou 3 jours...je ne vais tout de même par rallumer le chauffage, c'est trop tôt pour la saison. Je vais faire un feu. Oui, c'est ça, un bon feu.
17h30. Malabar-Princesse est chez son papa. Il est l'heure pour moi de repartir travailler.
18h30."- allo, Lilie ?
- oui,
-rentres vite...ta maison brûle...les pompiers sont déjà là..."
Un immense frisson me traverse et gèle tout mon corps d'un coup d'un seul...mes yeux ne font plus leur job, tout est flou. Mes mains tremblent, et me conduisent jusqu'à la maison...
Je regarde les pompiers travailler. Les journalistes et la police m'interrogent. Mutique je suis, et désincarnée. Je n'habite plus mon corps et assiste de loin à la scène, comme si ce n'était pas ma maison, ma vie, mes souvenirs qui se consumaient sous mes yeux; Tout a brûlé ou presque. Ce qui ne l'a pas été a été jeté par les fenêtres. Et le reste est innondé. Les plafonds se sont effondrés sur les sols...je réalise qu'il ne me reste que ce que je porte sur moi: un tee-shirt, un jean, mes sous-vêtements, une veste et mes mocassins. Point barre. Rien de plus, rien de moins. La Mirlitantouille n'est plus.
Je vais chercher à la cave une bouteille de Montbazillac, et la partage avec ceux qui sont venus me soutenir. Nous sirotons dans des verres de fortune ce breuvage exquis, contemplant la dépouille fumante de ma Mirlitantouille Chérie.
Je ne quitterai pas le navire. Impossible de dormir ailleurs que dans mon lit. J'ai dormi d'un sommeil de plomb.
C'est un mal pour un bien. Ma vie a changée. 2 ans de vie casi recluse. De survie. de reconstruction. Cette vie d'après a gagné en intensité, et en valeur. C'est encore mieux qu'avant!
...Et, c'est drôle, le réfrigérateur occupe aujourd'hui la place de la cheminée...
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