Delirium très très mince ...
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J'aime parfois me retrouver dans cet état intermédiaire que l'ivresse procure...Je ne fume plus, ni clope ni rien. Je ne bois jamais seule, sauf ce soir. Parce que mon quotidien devient parfois limite insupportable. Ce n'est plus un choix, c'est de la survie pour ma santé mentale! Et puis je préfère la griserie de l'ivresse légère, à l'oubliette chimique des médocs, impossible pour moi. Le jazz me berce, j'ai besoin de ses bras. Etre enlaçée, embrassée, touchée, carressée, désirée, condition sine qua non à ma survie. Les regards des hommes qui m'envisagent ne me suffisent pas. J'ai besoin de ce contact chaud et vivant, ce peau à peau, l'âme dans l'âme...L'alcool me réchauffe, il se déguise en feu intérieur et je fais semblant d'y croire . Ma nuit sera vierge de rêves : autant s'y résoudre, je ne suis décidément pas faite pour le bonheur, le sort s'acharne, me torture, me cueille au moment le plus doux, le plus délicieux...et le temps passe...s'attardant chaque jour sur mon corps. Je m'épuise. Je suis fatiguée. Je me sens seule. Spectatrice de ma vie. Spectatrice de ma vie passive.
Mon verre est fini, je vous quitte. Bonne nuit.
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